Monsieur Sama Kingsley, Directeur de publication du Journal Voix d’Afrique.
La corruption est un fléau endémique qui mine le développement de nombreux pays africains. Face à ce défi, les gouvernements ont mis en place des dispositifs de prévention et de sanction, mais leur efficacité reste mitigée.
De nombreux pays ont adopté des lois anti-corruption et créé des agences spécialisées chargées d’enquêter sur les affaires de corruption. Cependant, l’application concrète de ces mesures se heurte souvent à des obstacles majeurs.
Tout d’abord, le manque d’indépendance et de moyens de ces institutions anti-corruption entrave leur capacité d’action. Trop souvent, elles restent sous l’influence du pouvoir politique en place, rendant difficile la poursuite des hauts corrompus responsables.
Ensuite, les sanctions prévues par les lois sont rarement appliquées avec fermeté. Les procédures judiciaires sont longues et complexes, permettant aux accusés de corruption d’échapper à la justice grâce à des moyens financiers importants ou à des réseaux d’influence.
De plus, la corruption a profondément imprégné la culture et les pratiques de nombreuses administrations publiques africaines. Les citoyens sont ainsi habitués à devoir « graisser la patte » pour obtenir certains services, perpétuant un cercle vicieux.
Également le manque de transparence dans la gestion des finances publiques et l’attribution des marchés publics facilitent les détournements de fonds et les malversations.
Malgré ces défis, des avancées ont été sauvegardées ces dernières années, avec notamment une prise de conscience accumulée de la population sur les méfaits de la corruption. Mais pour éradiquer ce fléau, les gouvernements africains doivent redoubler d’efforts pour renforcer l’indépendance et les moyens d’action de leurs institutions anti-corruption.
Par : Sama Kingsley