Après des pénuries d’œufs, les tomates et les poires pourraient venir à manquer au Royaume-Uni. Frappé par une envolée des coûts, le pays se dirige tout droit vers une crise d’approvisionnement alimentaire, a prévenu mardi 6 décembre 2022 le principal syndicat agricole Britannique.
À terme, « le danger est que nous produisions toujours moins notre alimentation ici et que nous dépendions toujours plus des importations », a affirmé lors d’une conférence de presse Minette Batters, présidente du National Farmers’Union (NFU ), principal syndicat agricole du Royaume-Uni. Les agriculteurs britanniques sont dans « une situation d’urgence » selon le syndicat, frappés par l’envolée des coûts des engrais, des aliments pour animaux, du carburant, et de l’énergie, conséquences de la perturbation des chaînes d’approvisionnement liées à la pandémie et de la guerre en Ukraine.
Œufs, poires, tomates proches de la pénurie
Les œufs sont déjà devenus plus rares et chers avec ces surcoûts, auxquels s’est ajoutée une épidémie locale de grippe aviaire. De nombreux supermarchés britanniques en sont réduits à en rationner l’achat. Les poires et les tomates pourraient suivre ce chemin.
Face à cette situation, il faut partager les coûts, selon le syndicat, qui demande aux entreprises intermédiaires, notamment chargées de l’emballage ou les distributeurs, « davantage d’équité » dans la chaîne d’approvisionnement, a ajouté la présidente du NFU.
7 000 entreprises agricoles ont disparu depuis 2019
Selon le syndicat, il y a 7 000 entreprises agricoles de moins dans le pays qu’en 2019 – une baisse de près de 5 % – alors que les engrais azotés ont par exemple augmenté de 240 % et que le gaz vendu en gros a subi une hausse massive de 650 % sur cette période de trois ans.
Mais au-delà des questions de coûts, qui flambent partout dans le monde, les agriculteurs outre-Manche souffrent aussi des conséquences du Brexit, qui a notamment compliqué l’embauche de travailleurs européens sur lesquels s’appuyait le secteur agricole.
Davantage de visas
Le NFU demande au gouvernement d’accorder davantage de visas de travailleurs saisonniers, alors que certains producteurs ont vu cette année certaines de leurs cultures pourrir sur pied, faute de bras pour les récolter.
Le pays a « un degré élevé de sécurité alimentaire », a affirmé le gouvernement dans une déclaration transmise à l’AFP, assurant être en contact avec les secteurs alimentaire et agricole « pour garantir qu’ils sont bien préparés à toute une gamme de scénarios ».
Le ministre de l’Alimentation et de l’Agriculture Mark Spencer doit ainsi rencontrer mardi des représentants des producteurs d’œufs. « Le Royaume-Uni dispose d’une chaîne d’approvisionnement alimentaire étendue et très résiliente » qui repose sur « une forte production intérieure ainsi que des importations via des routes commerciales stables », a ajouté l’exécutif. Source: Ouest France.fr