En tant que chrétiens africains, nous devons examiner de près la façon dont notre foi a été profondément façonnée par l’héritage colonial. Il est vrai que l’image traditionnelle de Jésus en tant qu’homme blanc ne reflète pas la diversité de l’humanité et a pu marginaliser certains d’entre nous. Cela soulève des questions légitimes sur la manière dont le christianisme a été utilisé pour justifier l’oppression et la domination des peuples africains.
Cependant, plutôt que de rejeter complètement le christianisme, nous devrions nous efforcer de le « décoloniser » et de le réinventer de manière plus inclusive et juste. Pour ce faire, nous devons d’abord prendre conscience des multiples façons subtiles dont nos croyances et pratiques ont été influencées par la vision du monde occidentale. Cela passe par une étude approfondie de l’histoire du christianisme en Afrique et une remise en question des dogmes et des interprétations qui nous ont été imposés.
Ensuite, nous devons nous engager activement dans un processus de réinvention du christianisme, en nous inspirant de l’exemple de théologiens africains comme Kwame Bediako, Mercy Amba Oduyoye et John Mbiti. Cela peut impliquer de réinterpréter les Écritures, de revaloriser les pratiques spirituelles locales et d’adapter la liturgie pour qu’elle reflète notre héritage culturel.
Plutôt que de nous laisser emporter par la colère et le ressentiment, concentrons-nous sur cette tâche constructive de réécrire notre histoire chrétienne commune d’une manière qui célèbre l’intelligence, la créativité et la dignité des peuples africains. C’est un défi difficile mais essentiel pour l’avenir du christianisme sur notre continent.
Enfin, il est crucial de transmettre cette vision décolonisée du christianisme aux générations futures. Nos enfants et petits-enfants doivent pouvoir s’identifier à une foi chrétienne qui reflète leurs propres racines culturelles et spirituelles. C’est ainsi que nous pourrons faire du christianisme une religion authentiquement africaine.
Par : Sama Kingsley